Saint-Pierre de Chaillot en 1848
Une députation du clergé et des membres de la fabrique de la paroisse de Saint-Pierre de Chaillot est venue faire acte d’adhésion à la République et lui offrir un don de 1 220 francs.
Le Citoyen Buchez, adjoint au maire de Paris, a répondu :
« Le Gouvernement provisoire doit compter d’une manière particulière sur l’assentiment du clergé et sur celui de tous les hommes véritablement religieux. Le clergé chrétien est le premier qui ait enseigné les vertus qui préoccupent les esprits républicains, et la France, la première, les a appliquées ; aussi a-t-elle été appelée fille aînée de l’Église.
« Le dernier terme de la civilisation moderne a été la Révolution française, et surtout, je l’espère, la révolution de Février. Or, ce qu’on doit se proposer dans ce dernier terme de la civilisation, c’est la réalisation du précepte de l’Évangile : « Que celui qui veut être le premier parmi vous soit votre serviteur. » C’est en effet là, la réalisation parfaite du Gouvernement républicain ; car le pouvoir doit se faire le serviteur de tous, venir au-devant des besoins de tous, et n’être jamais préoccupé de lui-même.
« Le christianisme contient des préceptes qui ont été inscrits sur le drapeau de la République. Ainsi, tous les hommes sont frères, c’est là un précepte qui a été l’origine de tous les efforts successifs faits en France, et, à l’exemple de la France, dans le reste de l’Europe. Nous sommes arrivés aujourd’hui à la réalisation de ce précepte.
« Je vous remercie au nom du Gouvernement provisoire. »
(Moniteur du 9 avril 1848, p. 794, col. 3)
Communiqué par A. L’Esprit.
Article publié dans le Bulletin de la Société Historique d’Auteuil et de Passy, tome XI, n° 112, page 167.
L’article est consultable en ligne sur le site Gallica. La page 167 équivaut sur Gallica à la page 291 >>>